Etape 1 : Définir ses objectifs

Une étape très importante et souvent zappée dans les articles, est la définition de vos objectifs, parce que tout va commencer par là. Il peut y avoir autant d’objectifs que de startups mais en voici quelques uns pour vous donner des exemples :

  • Présenter la startup. Le but de votre vidéo est d’être le plus clair possible dans votre message afin que n’importe qui puisse comprendre l’activité de votre startup après avoir vu la vidéo.
  • Obtenir le plus de retombées possibles. Le but de votre vidéo est d’être partagée par le plus grand nombre de personnes possible en proposant un contenu surprenant, humoristique ou qui change de l’ordinaire. C’est par exemple le cas de la vidéo de la startup Tracktl (voir exemple ci-dessous).
  • Eduquer votre audience sur des sujets précis. Le but est de vous imposer comme un expert de votre domaine à travers des conférences (ou autre formats). C’est la voie qu’a suivie depuis le début The Family en faisant intervenir différents spécialistes sur des sujets précis, par exemple sur comment bien construire son pitch.

Chez Tapbuy nous étions dans le premier type d’objectif, présenter sa startup. Notre travail principal allait donc se concentrer sur la clarté de notre message et la cohérence du fil conducteur de notre histoire.

Etape 2 : Choisir le bon format

Une fois défini notre objectif, nous avons beaucoup réfléchi au format à adopter pour communiquer au mieux notre message. Dans notre cas précis, nous avions le choix entre 3 formats :

  • Le format vidéo classique. Le problème principal est qu’il implique de filmer des scènes, et avec du matériel non adapté cela peut vite faire amateur. De plus, pour choisir ce format il faut des “acteurs” qui tiennent la route au risque de produire une vidéo vraiment peu crédible. Cependant, avec de bons acteurs et une bonne idée de scenario, le résultat peut être exceptionnel, comme par exemple celle de Glassjar Payments.

  • La vidéo “capture d’écran”. Elle est globalement très simple à réaliser, il vous suffit de faire des captures d’écran de votre site ou app, en expliquant les diverses fonctionnalités. L’avantage est que vous pouvez présenter une vidéo très claire à moindre frais, mais elle manque généralement un peu de “storytelling”. Un exemple avec une bonne vidéo de Myeggbox.
  • La vidéo en Motion Design. C’est un format qui repose entièrement sur l’animation de visuels créés sur ordinateur. Vous n’avez donc pas besoin de filmer quoi que ce soit. Cependant il vous faut généralement pour cela les compétences d’un professionnel.

Pour notre vidéo nous avons choisi après une longue réflexion le format en motion design. Plusieurs raisons justifiaient notre choix :

  • Pas besoin d’acteurs et de mise en scène.
  • Possibilité de présenter de façon claire et dynamique notre pitch.
  • Format très adapté à la présentation de startup.

Etape 3 : Ecrire le scénario

Une fois choisi le format, il fallait se concentrer sur l’écriture du scénario. C’est très important pour construire l’histoire que vous voulez raconter, et tester votre idée de départ sur plusieurs personnes.

Pour notre vidéo, nous sommes partie d’une structure très simple mais globalement très efficace : contexte – problème – solution.

  • Contexte : présentation des grandes tendances du secteur sur lequel vous évoluez.
  • Problème : présentation du/des principaux problèmes du secteur.
  • Solution : présentation de votre solution et pourquoi vous permettez de résoudre les problèmes du marché.

Voilà par exemple le début de scenario que nous avions fait :

Au delà de la structure du scenario, il est essentiel de bien détailler celui-ci afin de vous faire gagner du temps par la suite. Une méthode que vous pouvez suivre :

  • Faites une diapositive par scène ou par écran selon la nature de votre film
  • Ecrivez en dessous de celle-ci le message fort que vous souhaitez faire passer
  • Dessinez rapidement le rendu de la scène

En ayant fait ce travail, les échanges que vous pourrez avoir avec votre équipe interne ou votre freelance/agence seront beaucoup plus constructifs.

Etape 4 : réaliser la vidéo

C’est sans doute l’étape la plus longue et la plus technique. Elle dépend principalement du format que vous avez choisi.

1. Format vidéo classique

Vous choisissez de le faire vous-même. Dans ce cas là, il vous faut prévoir un appareil photo de bonne qualité et un micro pour la prise de son (une dimension très importante souvent laissé à l’abandon). Pour le montage, iMovie ou Windows Movie Maker peuvent faire l’affaire pour du basique (enchaînement des plans avec transition, ajout de texte, coupe de plans) mais si vous cherchez à faire des montages plus compliqués (retouche couleur, combinaison de vidéos…) mieux vaut passer par Final Cut ou Adobe Premiere, pas si difficiles à prendre en main.

Vous passez par un professionnel. Ici, deux choix s’offrent à vous : freelance ou agence. Le critère principal pour choisir, c’est surtout votre budget. Pour une vidéo inférieure à 3 minutes comptez environ 2 à 3000 euros pour un Freelance, et jusqu’à 10 000 euros pour une agence. Cette dernière vous permettra d’avoir une équipe de spécialistes pour vous épauler (concepteur rédacteur, cadreur, monteur, directeur artistique…) contrairement au freelance qui se chargera de certains aspects ou de tous les aspects tout seul, selon ce que vous lui proposez.

2. La vidéo capture d’écran

Vous choisissez de le faire vous-même. Rien de plus facile, il vous suffit d’enregistrer votre écran via le logiciel Quick Time player. Pour filmer un téléphone, il vous suffit juste de le connecter à l’ordinateur via un port usb et d’utiliser Quick Time Player pour filmer l’écran. Pour le montage, iMovie ou Movie Maker devraient largement suffire.

Vous passez par un professionnel. Dans ce cas de figure là, aucun intérêt… A moins de vouloir vraiment cramer votre levée de fond à tout prix.

3. Format Motion Design

Vous choisissez de le faire vous-même. C’est possible, des logiciels comme Powtown ou Video Scribe vous permettent de faire des vidéos de ce type. Cependant ces logiciels sont aussi faciles d’usage qu’ils sont limités. On est plus dans des slides Power Point animés que dans une belle vidéo motion design.

Vous passez par un professionnel. Pareil que pour le cas n°1, choisissez entre l’option freelance ou agence. Essayez de prendre un spécialiste de l’animation. En fonction du temps de la vidéo, de la complexité de l’animation et du talent du freelance, comptez entre 1500€ et 5000€.

Pour notre projet nous sommes passés par un freelance car nous n’avions pas les ressources en interne pour produire une vidéo d’animation via Adobe After Effects. . Si jamais vous êtes dans ce cas là, voilà 3 conseils qui peuvent vous être utiles :

  • Passer du temps à choisir la bonne personne. Chaque freelance a son domaine de spécialité, ceux qui font de belles vidéos en motion design ne sont pas forcément bons pour la réalisation de films, et vice-versa. N’hésitez pas à prendre contact avec plusieurs freelance et à leur demander des références. Pour cela nous vous conseillons de regarder leurs projets et portfolio sur des sites comme Viméo ou Behance. Si jamais vous êtes vraiment pressés, vous pouvez également utiliser des sites de recrutement de freelance comme Hopwork ou Freelancer.
  • Réduisez les coûts en produisant vous-même les élements graphiques. Si jamais vous cherchez un moyen de réduire la facture et que vous avez un designer dans votre équipe, vous pouvez lui demander de produire lui-même les éléments graphiques qui seront utilisés dans la vidéo. En ayant déjà votre scenario de prêt, le freelance aura simplement à animer les différents éléments que vous lui donnerez, ce qui lui fera économiser le temps de la création graphique.
  • Etablissez un retroplanning. Une étape souvent oubliée et pourtant aussi utile pour vous que pour votre freelance afin de bien maîtriser les délais de la production de votre vidéo. Dans notre cas, cela nous a permis de sortir la vidéo à temps pour le salon. Voilà par exemple le calendrier que nous avions utilisé :
  • Faites des retours précis. Que vous passiez par une agence ou un freelance, il est possible que vous ne soyez pas leur seul projet en cours. De plus, la rémunération s’effectue souvent selon les heures de travail effectuées. Il est donc très important à la fois pour votre porte monnaie et également pour la fluidité du projet de faire des retours très précis à votre freelance, afin qu’il passe tout son temps sur la production vidéo. Voilà par exemple un exemple de retour sur un écran que nous avions fait :

 

Etape 5 : Choisir le son

Ici, à vous de voir quel ordre vous convient le mieux (d’abord la vidéo puis la musique ou l’inverse). Dans notre cas, nous avons d’abord fait la vidéo et ensuite nous nous sommes occupés de la musique.

Choix de la musique. Là dessus il est très important de regarder attentivement la licence que vous achetez. En effet, en plus du paiement de la chanson en elle-même, il vous faut acheter une licence dont le prix varie en fonction de l’utilisation que vous allez en faire (diffusion sur les réseaux sociaux, utilisation pour un salon…). Nous avons acheté la notre sur jamendo.com qui propose un large catalogue de sons à destination des projets multimédias professionnels. En fonction de la licence que vous prenez, comptez entre 30 et 300 euros.  Choix de la voix off. Il est possible que vous souhaitiez incorporer une voix off à votre vidéo afin de faciliter sa compréhension. Dans notre cas, nous avions choisi de ne pas en avoir et donc de faire une vidéo self explanatory via uniquement du texte.

Pour faire votre voix off, en général il faut passer par un studio d’enregistrement qui va vous proposer un catalogue de voix. Il s’occupe ensuite de faire le mixage vidéo/voix. Cela nécessite que vous sachiez précisément le texte que l’acteur doit dire. Il faut compter entre 300 et 1000€.

Si vous voulez réduire la facture et faire vous-même l’enregistrement de votre voix, un bon plan est de contacter des associations de radio ou de vidéo d’écoles de commerce, d’ingénieur ou d’universités. Ces associations disposent en général d’un matériel professionnel (notamment pour les micros, table de mixage etc…) qui vous permettra de bien capter le son.